Dagie Brundert »Voyager est fichtrement nécessaire, affirme la vieille mouette de mer« Jeudi 21.00 heures
Lorsque l'on reste trop longtemps cloué au meme endroit, le balcon en vient peut être, au fil du temps, à se métamorphoser en navire. Et l'on s'imagine, dans un état légèrement hallucinatoire, qu'une mouette nous accompagne et nous affirme „ voyager est fichtrement nécessaire“.
Je me suis ainsi mise en route, avec ma caméra super8, dans la neige rouge de Berlin, sur les traces de la femme du roi Minos, Minokafion de crete, dans l'univers noir et blanc, en avant en arrière, de Ishtar, l'aprivoiseuse de cubes, laissant mon ombre haleter à l'horizon, et la derniere saucisse grillée de l'Amérique loin derrière moi... entre autres choses.
La vie de tous les jours avec ses évenements banals et ses petites absurdités est au centre du travail en super 8 de Dagie Brundert, débuté en 1987. Les petits films, parfois animés, de cette berlinoise d'adoption séduisent par l'exactitude de l'observation, par la reflection qui les sous tend ainsi que leur vagabondage intentionel. En 1994 D.Brundert fonde avec deux amies réalisatrices le collectif FBI-Freie Belriner Ischen, qui organise 4 ans durant, de longues nuits super 8 à Berlin et promeut activement le dialogue entre réalisateurs et public. Autant d'évènements qui, par leur authenticité, proposent comme un pole d'opposition à l'industrie culturelle dominante.